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Les personnalités qui ont marqué l'histoire de l'Auvergne pendant la Guerre

Les personnalités qui ont marqué l'histoire de l'Auvergne pendant la Guerre

A l'occasion des célébrations du 8 mai, on vous fais une petite sélection des gens qui se sont distingués pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Si le 8 mai est un jour férié, c'est parce qu'il correspond au jour officiel de la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Un jour qui célèbre donc la fin du conflit le plus horrible, le plus sanglant et le plus meurtrier que l'Europe ait connu de toute son histoire. On le sait, la France a joué un rôle particulier pendant le conflit, puisque certains de nos dirigeants ont largement collaboré avec l'Allemagne nazie, pendant que d'autres essayaient d'organiser la résistance comme ils le pouvaient. Et en Auvergne, on a eu quelques personnalités très marquantes, qui ont eu un rôle assez important pendant le conflit. On vous fait donc un petit tour d'horizon de ceux qui ont marqué l'histoire de l'Auvergne pendant cette guerre !

Les époux Virlogeux

On commence par une histoire à la fois magnifique et tragique : celle de deux Auvergnats pur jus, l'un né à Riom, l'autre à Saint-Eloy-les-Mines, qui décident d'entrer en résistance à partir de l'année 1940, lorsque l'université de Strasbourg est forcée de déménager sous la pression nazie. Le couple abrite alors un couple d'enseignants des Vosges de confession juive, puis, petit à petit, participe à la création des Mouvements Unis de la Résistance.

Deux esprits brillants, puisque Claude Rodier-Virlogeux était agrégée de physique, quand Pierre, lui, était ingénieur céramiste. Les deux sont arrêtés ensemble, le 8 février 1944, par la Gestapo à la suite de dénonciations. Claude, déportée à Ravensbrück, est morte en détention au mois de novembre. Pierre, lui, s'est suicidé dès le lendemain de son arrestation, le 9 février, dans sa cellule de Riom, pour être certain de ne rien dire à la Gestapo concernant les activités de la Résistance. 

Anne-Marie Jeanne Lafaye, ou "Marinette Menut"

On continue avec un autre esprit brillant, qui aura vraiment marqué l'histoire de la région et pesé sur le déroulement local de la guerre. Cette fois, c'est une pharmacienne, plus connue sous le nom de Marinette Menut, qui a suivi son mari Max Menut pendant son engagement dans la résistance. Transmission de courriers, dépôts d'armes, distribution de tracts, Marinette va s'engager à fond une fois que son mari aura été contraint de rejoindre le maquis.

Evidemment, elle a aussi profité de son boulot de pharmacienne pour approvisionner la résistance en médicaments. Forcée de prendre le maquis en 43 à cause d'une surveillance instante, elle est finalement arrêtée pendant qu'elle escortait un convoi de blessés, sur dénonciation. Torturée par la Gestapo alors qu'elle était enceinte, elle finira par mourir pendant l'été 44. Ca ne l'empêchera pas d'être décorée à titre posthume de la croix de guerre, et de la médaille de la résistance.

Emile Coulaudon, dit "Colonel Gaspard"

Ou l'histoire d'un jeune auvergnat, né dans une famille de revendeurs de matériel électrique, qui deviendra un des principaux chefs de la Résistance Française. Emile Coulaudon aura participé à la guerre de toutes les façons imaginables, lui qui était au front à Gérardmer lors de la déroute française de 1940, qui a été fait prisonnier par les allemands, puis a ensuite réussi à s'évader quelques semaines plus tard. 

Il rentre alors dans la Résistance, dont il deviendra très vite un cadre local, et presque national, lorsqu'il deviendra chef des FFI de la région de Clermont-Ferrand, après avoir dérobé des armes, de l'essence, de la nourriture, et même fait évader des prisonniers au nez et à la barbe des allemands et du régime de Vichy. A force de luttes meurtrières, il réussira, lui et son "réduit de résistance", à faire fuir la terrible brigade Jesser de la région. 

Germaine Tillion

C'est assez fascinant de remarquer à quel point de nombreuses femmes n'ont pas hésité un instant quand est venue l'heure de s'engager dans la Résistance, à une époque où elles n'avaient pourtant toujours pas le droit de voter ou de participer à la politique de manière générale. Germaine Tillion était ethnologue, issue d'une famille de notables. Elle n'a pas hésité à aller visiter le monde pour l'observer, dès son diplôme en poche, notamment en Algérie où elle documente les rapports entre les français et les algériens.

Elle s'engage dans la Résistance dès l'année 1940, lors de son retour en France, quand elle entend le maréchal Pétain appeler à "cesser les combats". Evidemment, c'est hors de question pour elle, et commence à se créer un réseau de sympathie, puis devient adjointe de Paul Hauet. ELle n'hésitera pas non plus à donner ses papiers à une famille juive pour les protéger, et prendra la tête du réseau de Paul Hauet après son arrestation en 1941. Elle sera ensuite incarcérée, en 1942, puis déportée à Ravensbrück, en 1943. Un séjour pendant lequel elle documentera de manière très précise ce qui se passait dans le camp, notamment au sujet des expériences médicales menées sur les détenues. Une femme d'une intelligence et d'un courage incroyable, qui a vécu plus de 100 ans !

Pierre Laval

Evidemment, toutes les personnalités qui ont marqué l'histoire de l'Auvergne pendant la Seconde Guerre Mondiale n'étaient pas des résistants. Ce n'est un secret pour personne, Vichy, lieu de résidence du gouvernement collaborationniste, est en Auvergne. Si certains auvergnats ont fait le choix de résister, d'autres comme Pierre Laval, ont pris la victoire allemande pour acquise. Ce dernier a tout fait pour pousser les politiciens français à accorder les pleins pouvoirs à Pétain, le seul à ses yeux capable de négocier une paix à l'amiable avec l'Allemagne, en échange d'une collaboration sans limite.

Pierre Laval va donc s'appliquer à anticiper les désirs des nazis, et multiplier les gages de bonne volonté, dans le but que la France ait une bonne place dans la future "Europe Allemande" qu'il entrevoit en cas de victoire d'Hitler sur l'Angleterre. Anticommuniste radical, il fait partie de ceux pour qui la victoire de l'Allemagne est souhaitable, car sans ça, c'est le communisme qui nous guette. Qu'il s'agisse de la traque et la déportation des juifs ou des résistants, de l'envoi de travailleurs forcés en Allemagne, l'homme n'aura eu de cesse d'espérer "se faire bien voir" par les Allemands en faisant du zèle.

Mais il finira par se faire arrêter par les allemands, puis par tenter de fuir, avant d'être capturé et remis aux autorités françaises. Il terminera exécuté car condamné pour haute trahison, à la fin d'une parodie de procès qui ne contentera ni la défense, ni les victimes.