Social : Un dispositif de pré-plainte pour les femmes victimes de violences conjugales au CHU de Clermont-Ferrand

Alors que le nombre de femmes victimes de violences conjugales ne cesse de croître chaque année, le CHU de Clermont-Ferrand met en place un dispositif de pré-plainte pour permettre à ces femmes de recevoir des soins et entamer une première démarche judiciaire.

À l’initiative de ce dispositif, Charlotte Ayzac, médecin urgentiste au CHU de Clermont. Une intervention effroyable dans le hall d’un immeuble a bouleversé à jamais la vie du médecin. Une femme retrouvée dans un hall d’immeuble immaculée de sang après s’être fait tirée dans les parties génitales par son mari en fuite. À la suite de cette expérience bouleversante, Charlotte Ayzac a décidé de monter cette cellule de pré-plainte afin d’éviter que d’autres femmes ne meurent ou finissent handicapées à vie sous les coups de leur mari.

Ce dispositif de pré-plainte est un « pré-dépôt » de plaintes où il est facile d’enclencher rapidement une procédure de plainte sans se rendre dans un commissariat.

« C’est parfois compliqué de venir aux urgences, puis de trouver le courage de refaire la démarche de pousser la porte de la gendarmerie ou du commissariat. Grâce au pré-dépôt de plainte, on évite cette étape. Ce sont les policiers ou les gendarmes qui contactent la victime, qui reste libre de s’y rendre ou pas », analyse Charlotte Ayzac dont le service accueille de plus en plus de femmes victimes de violences conjugales.

Si les blessures physiques sont visibles, certaines femmes peuvent avoir vécu le pire et souffrir de blessures morales ou psychologiques pouvant passer inaperçues aux yeux des soignants. Ce service a été créé pour permettre aux femmes de s’exprimer, de mettre des mots sur ce qu’elles ont subi et permettre de les accompagner mentalement et psychologiquement.

Depuis sa création au printemps dernier, ce nouveau dispositif de pré-plainte a permis à une soixantaine de femme d’entamer une procédure contre leurs maris violents.