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A Clermont-Ferrand, les infirmières scolaires sensibilisent aux addictions dès le primaire

A Clermont-Ferrand, les infirmières scolaires sensibilisent aux addictions dès le primaire
Les interventions sont organisées à l'initiative des enseignants © X.GRUMEAU - RVA

Il y a quelques semaines, des enfants de CM1 et CM2 ont été surpris en train de vapoter dans la cour de récréation. Les infirmières scolaires sont intervenues.

Depuis une semaine, des affiches "LA DROGUE TUE" ont été installées un peu partout dans Clermont-Ferrand pour sensibiliser les consommateurs aux problèmes du narcotrafic. Une campagne qui intervient après un électrochoc : des élèves de CM1 et CM2 ont été surpris en train de vapoter des cigarettes électroniques dans une cour de récréation. L'incident a immédiatement été signalé. Une infirmière scolaire intervenant dans une école primaire nous raconte.

Des enfants vus vapoter dans la cour de récré

Sandrine Lizok est infirmière municipale depuis 2014. Il y a quelques semaines, elle a été témoin d'un incident inédit : des enfants de 9-10 ans ont utilisé des Puff (petite cigarette électronique aromatisée) à côté de leurs camarades, dans la cour de récréation. 

Des enfants sont arrivés avec des cigarettes électroniques, à la vue d'autres enfants qui sont allé voir les enseignants. Ils ont donc contacté les services infirmiers, car nous intervenons à leur demande avec une demande autour des addictions. Mais jusqu'alors, nous n'avions pas de programme sur le sujet. On a donc travaillé pour en parler avec les enfants, sans trop en dire pour ne pas susciter de nouvelles vocations.

L'intervention des infirmières scolaires vise donc à sensibiliser les enfants aux dangers des addictions, quelles qu'elles soient.

Dans les grandes lignes, on leur demande de définir ce qu'est une addiction. On leur demande de nous dire les addictions qu'ils connaissent, ce n'est pas nous qui allons leur indiquer. On travaille avec leurs connaissances. On fait un lien avec la santé mentale et physique. Après, on lance les discussions et les débats, mais ce sont les enfants qui nous guident et nous explique ce qu'ils voient. On leur apprend à dire "non" aussi, le consentement, la pression sociale... Pour qu'ils aient en tête les conséquences de leurs agissements.

 

Des addictions simples aux drogues dures

Depuis deux ans, Sandrine Lizok a vu une réelle évolution dans les connaissances autour de la drogue chez les enfants. Une situation inquiétante et qui se banalise de plus en plus chez les plus jeunes.

Quand on leur demande de lister les addictions, ils sont tout à fait capables de toutes les lister. Des plus simples (sport, chocolat) jusqu'aux drogues dures avec des situations où les enfants ont vu une vraie consommation. En plus, c'est sans filtre, c'est une normalité. Il y a des enfants que ça choc énormément et ceux pour qui c'est complètement banalisé.

À la demande des instituteurs, les infirmières scolaires sont amenées à intervenir une à deux fois par an pour mener cet atelier. La campagne d'affichage choc installé jusqu'aux vacances de Noël espère réveiller les consommateurs de drogue. Avec l'espoir que les enfants prennent conscience de leur dangerosité et n'imitent pas leurs ainés.

X.GRUMEAU