Au collège Louise Michel à Maringues (Puy-de-Dôme), cela fait plus de trente ans que l'on accompagne les enfants issus de familles du voyage dans leur scolarité. L'établissement fait partie du réseau d'établissements des élèves du voyage (REEV) qui met en place des accès facilités à l'éducation de la maternelle jusqu'au lycée. Les cours sont adaptés par rapport au niveau de lecture et de connaissance de chacun.
Mettre fin à la mauvaise représentation de l'école
Mis en place dans 17 écoles de l'académie de Clermont-Ferrand, le réseau rassemble 339 élèves dont 93 dans le collège maringuois. Maringues compte plus de 300 personnes du voyage soit 11% de la population.
Dès 1992, le dispositif est là pour permettre aux enfants d'être inclus avec les autres. Au départ, les familles très traditionnelles étaient réticentes. Par exemple, les histoires de clans ne permettaient pas d'assoir deux enfants de familles différentes à une même table. Mais avec du dialogue et de la détermination, l'école a sû faire comprendre "qu'en classe il n'y a pas de distinctions, tous sont des élèves" précise Anne Zaïdi, directrice de l'école primaire "Au fil du tan". Le primaire et le collège travaillent ensemble pour une transition douce entre les établissements.
Mais la particularité du collège Louise Michel, c'est d'inclure dans son programme des ateliers liés aux traditions des élèves. A la pause méridienne en plus des clubs de lecture ou de sport, un atelier autour de l'art tsigane a été mis en place. Peinture, musique, analyse de films, les approches sont nombreuses. A la fin de leurs années au collège, tous doivent passer le CFG (Certificat de Formation Général) et certains passent l'épreuve du brevet.
Objectif : la poursuite des études
La mise en place de ce dispositif éducatif est une réussite, même au niveau social. Les familles incluent dans la vie de la ville et elles ont tendance à être sédentaire. Il reste néanmoins un point d'amélioration : la poursuite des études après 16 ans. L'instruction à l'école est obligatoire pour les enfants jusqu'à 16 ans mais passé cet âge les élèves issus de familles du voyage sont souvent déscolarisés.
Pour leur donner envie de rester, des stages et des formations professionnelles sont proposés. L'idée c'est que les élèves trouvent leur vocation et continue leurs études dans les sections en apprentissage.
"Tous les ans, on arrive à orienter des élèves vers les filières professionnelles.
Leur intégration se passe très bien"
Sylvain Saigne, proviseur adjoint du collège Louise Michel à Maringues