Modes de gardes d'enfants : une "urgence" dans le Puy-de-Dôme, pour l'UFC-Que Choisir

Modes de gardes d'enfants : une "urgence" dans le Puy-de-Dôme, pour l'UFC-Que Choisir
La garde d'enfants, un problème à résoudre en Auvergne / Crédits : Pixabay

Capacités d'accueil insuffisantes, baisse du nombre d'agréments... La garde d'enfants a du plomb dans l'aile dans le Puy-de-Dôme. L'UFC-Que Choisir tire la sonnette d'alarme sur une situation qui impacte de nombreuses familles et demande la création d'un droit opposable.

La petite enfance, un secteur sous tension, et particulièrement dans le Puy-de-Dôme. Selon l'association UFC-Que Choisir, 4 enfants de moins de trois ans sur 10 ne sont pas couverts par un mode de garde formel, c'est à dire par un assistant maternel, une crèche ou un salarié à domicile. Un chiffre qui suit une tendance nationale inquiétante, prouvant d'une "offre dégradée ayant des conséquences économiques majeures sur les familles" d'après l'UFC. Le tableau dressé n'incite pas à l'optimisme.

Dans le Puy-de-Dôme, 62,4% des enfants de moins de 3 ans profitent d'une garde formelle, ce qui classe le département au 47e rang en France métropolitaine. Dans le détail, les assistants maternels restent le mode de garde le plus plébiscité avec 42,7 places pour 100 enfants, suivis des crèches avec 16,4 places pour 100 enfants. Insuffisant pour répondre aux besoins des familles.

 

Les demandes augmentent, les agréments baissent

Les assistants maternels représentent le premier mode de garde dans le Puy-de-Dôme. Et pourtant, ils sont de moins en moins nombreux dans le département. Entre 2016 et 2020, les agréments d'assistants maternels ont chuté drastiquement avec une baisse de 688 agréments. Le taux de couverture sur le territoire s'affaiblit, ce qui pose question sur l'attractivité de la profession. Face à ce déclin, l'UFC-Que Choisir appelle les autorités à "soit attirer suffisamment d'assistants maternels, soit ouvrir des crèches en nombre suffisant". Un enjeu qui est à la fois social et économique.

L'enquête estime que cette dégradation de l'offre d'accueil n'est pas sans impact sur l'employabilité des parents, en particulier les mères de famille, et donc par ricochet sur les ressources financières du foyer. La question des restes à charge, notamment pour les ménages les plus modestes, n'est pas non plus à exclure.

Quelle sortie de crise ?

Pour pallier à cette situation compliquée, l'UFC Que Choisir réclame la création d'un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants. Il devrait permettre l'installation d'un comité de pilotage sur les besoins, en fonction des projections démographiques liés au nombre de naissances et au départ en retraite des professionnels du secteur. Ce droit opposable a été maintes fois évoqué par plusieurs gouvernements successifs, mais il est toujours resté jusque là à l'état de réflexion.

L'UFC somme également l'Etat à conduire un pilotage pour l'ouverture de crèches publiques et de maisons d'assistants maternels, en priorité dans les zones les plus déficitaires. Enfin, l'association souhaite simplfier les aides aux ménages, en passant notamment par la systématisation de guichets uniques pour trouver un mode de garde.

Dans le reste de l'Auvergne...

Le Puy-de-Dôme est le plus mauvais élève des départements auvergnats, mais l'Allier et le Cantal souffrent aussi du manque de modes de garde formels. Même si les chiffres sont légèrement meilleurs que la moyenne nationale, le problème persiste. Dans l'Allier, 63,6% des enfants de moins de 3 ans sont couverts par un mode de garde formel tandis qu'ils sont 67,7% dans le Cantal. Seule la Haute-Loire s'en sort plutôt bien (76,8%), se classant même à la 6e place des départements français en termes d'accueil formel.