Festival du court métrage de Clermont-Ferrand : "sauvera qui pourra"

Festival du court métrage de Clermont-Ferrand : "sauvera qui pourra"
Le refus d'une subvention pour le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand / Crédit : Sauve qui peut le court métrage

Les élus ont voté pour la réduction d’une subvention allouée au monde culturel lors de la commission permanente du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes vendredi dernier. Une décision très contestée par le principal concerné : l’association Sauve qui peut le court métrage.

Cette année, le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand a enregistré 160 000 entrées. Un nombre qui pourrait ne plus être atteint lors de la prochaine édition. Et pour cause : la subvention régionale du festival est désormais réduite de 110 000 euros depuis le 12 mai dernier, passant de 210.000 à 100.000 euros. Une décision qui pourrait porter le coup de grâce à un festival déjà impacté par la crise sanitaire.

La fin du festival ?

En effet, en raison de ce vote de la commission soutenu par les partis LR, UDI et d’extrême droite, le festival se voit amputé d'une somme trop importante à remplacer, pour l'organisation du plus grand événement au monde en matière de court-métrage. "Cette baisse pourrait à court terme signer la fin du festival et celle de notre association" d’après Éric Roux, président de Sauve qui peut le court métrage, dans un communiqué rendu public le 12 mai.

Le vote en faveur de la diminution de l’aide représente également un coup dur pour les professionnels du cinéma. "C’est un maillon clé de l’industrie du cinéma française, européenne et internationale qui est touché". Profitant de plus de 11 millions d’euros de retombées économiques directes chaque année selon l'association Sauve qui peut, le festival verra probablement son nombre de professionnels s’affaiblir. Tout comme le public, qui est généralement très nombreux et vient parfois de très loin pour participer à la manifestation.

Un rééquilibrage qui ne convainc pas

La région Auvergne-Rhône-Alpes a indiqué conserver une réelle volonté de renforcer son soutien financier et souhaite aider "plus de 110 acteurs culturels du territoire". D'autres événements culturels sont également touchés par des baisses de subvention comme le festival Plein la Bobine à la Bourboule. Mais 36 structures auvergnates vont voir leur subvention augmenter, ou vont être nouvellement accompagnés. C’est le cas par exemple du festival La Pamparina, situé à Thiers, le World Festival d'Ambert ou l'Europafanfares à Cournon d'Auvergne.

Les élus d'opposition ont dénoncé un choix qui s'apparente à "une guillotine politique en direction des acteurs culturels" selon Boris Bouchet, conseiller régional communiste à la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ils ont indiqué apporter leur soutien à l'organisation du festival du court-métrage de Clermont-Ferrand. Ce mardi 16 mai, le festival a adressé une lettre ouverte au président de région Laurent Wauquiez en lui demandant "d'engager dès à présent un réel dialogue" avec les acteurs du secteur culturel. Le texte a été signé par de nombreuses personnalités du cinéma dont les réalisateurs Cédric Klapisch, Emmanuelle Bercot, Bruno Podalydès, Laurent Cantet, Romane Bohringer et bien d'autres personnes révélées par le festival.

Dans son édito figurant dans le catalogue de l'édition 2023, Laurent Wauquiez affirmait déployer "une politique ambitieuse [...] en accompagnant les grands événements" et que "soutenir le festival [...] constitue une immense fierté pour la Région". Sera-ce toujours le cas en 2024 ?