C'est peut-être une mobilisation qui comptera dans le combat contre la réforme des retraites, l'avenir nous le dira. Ce mardi 7 mars, entre 2 et 3 millions de Français ont participé aux manifestations nationales contre le projet du gouvernement, qui ne séduit pas. Seulement 32 % des Français se disent favorables à la réforme des retraites, selon un sondage de l’Ifop pour Le Journal du Dimanche. Un chiffre encore plus éloquent quand on creuse davantage : tous les âges sont représentés dans ce sondage, même si la moitié des plus de 65 ans se disent favorables à cette réforme.
Bien qu'elle comprend un mille-feuille de propositions et d'axes de travail, la réforme des retraites fait tiquer sur son point majeur : le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Pour beaucoup de manifestants, cette proposition ne passe pas, comme pour Sylvain, cheminot, qui pense même que le contraire doit être établi. "On se doit pour la population d'obtenir de meilleurs avantages pour une fin de carrière décente. Cela passe à un retour à la retraite à 60 ans et aux 37,5 ans de cotisations." La question de la pénibilité au travail n'est pas suffisamment prise en compte, comme l'estime Eric, aide-soignant au CHU de Clermont : "On ne pourra pas faire des soins de qualité avec des soignants à 64 ans, sans décôte à 69 ans même ! Vous nous voyez travailler à 69 ans ? On va prendre la place des patients, on ne sera pas au bord du lit, on sera dans le lit !"
A Clermont-Ferrand, entre 25.000 et 30.000 personnes ont manifesté ce mardi 7 mars. Ils étaient plus de 6.000 à Vichy, 5.000 à Montluçon ou 3.400 à Aurillac. Des chiffres qui montrent que la mobilisation ne faiblit pas depuis janvier et ça va continuer. De nouvelles manifestations ont lieu ces 8 et 9 mars sur Clermont-Ferrand, tandis que sur Vichy, en plus de manifester, des appels au ralentissement et blocage routiers ont surgi de la part des syndicats. Les perturbations dans les écoles et transports devraient se poursuivre tandis que les blocages dans les raffineries au niveau national sont toujours présents. Pour l'intersyndicale, qui voulait "mettre la France à l'arrêt", le combat n'en est qu'au début, du moins semble-t-il, tant que le gouvernement n'aura pas renoncé à son projet de réforme.
Retrouvez ici notre reportage réalisé à Clermont-Ferrand ce mardi 7 mars, avec l'impression des différents manifestants :