Objets connectés et nouvelles technologies au service de la cardiologie au CHU de Clermont-Fd

Objets connectés et nouvelles technologies au service de la cardiologie au CHU de Clermont-Fd
Crédits photos : CHU de Clermont-Ferrand

En ce début d'année, le service de cardiologie du CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand a décidé de présenter de concert les différentes innovations utilisées dans le service. Comme pour rappeler qu'il est toujours à la pointe et qu'il fait partie des meilleurs établissements régionaux et nationaux.

Il est devenu l'un des centres incontournables en termes de cardiologie en France. Le service de cardiologie du CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand se veut techniquement à la pointe et a mis les moyens pour cela. Le plateau médico-technique vient d'être entièrement rénové afin d'optimiser le parcours du patient dans sa prise en charge en ambulatoire. Le montant total du chantier s'élève à 9 millions d'euros, travaux et équipement compris.

Un chantier primordial pour le service de cardiologie qui a fait de la prise en charge du patient sa préoccupation majeure. "Le service, qui a une longue histoire d'efficacité et d'expertise, est toujours dynamique et propose les meilleures techniques et technologies pour les patients, qu'ils soient âgés ou non. C'est une prise en charge globale, où l'on ne va pas s'intéresser juste à un tout petit bout de la lorgnette. C'est important car nous avons des patients de plus en plus fragiles" nous affirme le professeur Romain Eschalier, chef du service de cardiologie médicale. Et pour bien accompagner le patient, désormais, les medecins ont recours aux... objets connectés et aux innovations de pointe. Trois d'entre elles nous ont été présentées officiellement.

L'ablation de fibrillation atriale par électroporation

Il s'agit d'une technique permettant de combattre l'arythmie, une anomalie qui affecte la fréquence cardiaque normale. Elle passe par l'utilisation de champs électriques qui éteint les signaux cardiaques anormaux et réduit le risque de dommages collatéraux. Pour le professeur Romain Eschalier, cela apporte davantage d'efficacité. "On sait que , quand on fait cette technique sur des patients bien identifiés, ça marche mieux que les anciennes techniques thermiques ou de cryothérapie. Le taux de complicatiions est quasi nul".

Le CHU de Clermont-Ferrand a été le premier de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que le 6e en France, à avoir été doté de cette technologie.

Cardiauvergne, la télésurveillance à domicile

L'insuffisance cardiaque touche actuellement plus de 1.5 millions de personnes en France. Il y a donc tout intérêt à la prévenir et à la surveiller. Désormais, c'est possible grâce à la plate-forme Cardiauvergne, qui passe par l'usage d'objets connectés comme des smartphones ou des balances pour contrôler les patients directement à domicile. Pour le docteur Clément Riocreux, responsable de Cardiauvergne, "cela peut permettre d'éviter des hospitalisations, qui sont des moments douloureux pour le patient. On peut détecter précocément l'altération de leur état de santé. et surtout, cela permet d'apporter la medecine à des endroits où il n'y en a pas", faisant ainsi référence aux fameuses zones blanches.

Seuls les patients éligibles peuvent avoir recours à cette technologie, dont le matériel est renouvelé tous les 6 mois sur ordonnance médicale. Cardiauvergne tend à créer un réseau de soins impliquant tous les maillons de la prise en charge du patient, du medecin jusqu'au pharmacien.

La pose de TAVI, des valves aortiques révolutionnaires

Le TAVI (transcatéther aortic valve implantation) est une valve aortique implantée par voie percutanée, c'est à dire en passant par les artères. Elle a pour objectif de contrer les valvulopathies, pathologie qui a lourdement pris ses quartiers ces dernières années. Entre 2006 et 2016, les hospitalisations liées aux valvulopathies ont augmenté de 43%. Elle touche majoritairement les plus de 70 ans. Mais grâce à cette prothèse, les risques se minimisent. Elle prend le relais de la valve aortique malade et s'adapte au patient. "On améliore les symptômes et la survie à deux ans chez nos patients. On arrive aussi à traiter plus de patients, et à mieux anticiper les éventuelles complications", nous explique le professeur Géraud Souleyrand, chef du pôle de cardiologie.

Environ 400 procédures par an sont actuellement menées mais cela n'est pas sans coût. Chaque prothèse vaut 13.000 à 14.000 euros et sa pose nécessite donc d'être parfaitement réfléchie. Les medecins considèrent en tout cas le développement de cette technologie comme un enjeu de santé publique.