Un salon de la diversité des filières végétales pour les exploitants de Limagne

Entre l’arrêt brutal de la betterave et les sécheresses consécutives, les exploitants de Limagne cherchent désormais à diversifier leur production, pour ce faire, il souhaite pouvoir trouver une alternative à la betterave et diversifier ses productions pour plus de résilience. Le salon de la diversité des filières végétales en Limagne aura donc lieu ce jeudi 20 mai de 9h à 15h.

Trouver une alternative à la betterave 
La betterave avait une place centrale dans les exploitations céréalières de Limagne puisqu’elle représente 5 000 hectares cultivés, répartis entre 423 agriculteurs. De plus, elle jouait un rôle important dans l’assolement des exploitations : en effet, elle permettait notamment d’allonger les rotations. Afin de préserver le sol, de lutter contre les mauvaises herbes et de se prémunir contre le risque de maladies et d’attaques de ravageurs, les agriculteurs doivent tous les ans procéder à la rotation de leurs cultures sur leurs terres. Cela signifie donc que d’une année sur l’autre, ils ne plantent jamais une même culture dans un même champ, et plus les rotations sont longues, plus les sols sont riches. La betterave permettait également de répondre à d’autres problématiques techniques comme l’isolement de certaines cultures. L’arrêt de cette culture ne peut donc pas simplement être compensé par l’augmentation des surfaces de cultures céréalières dans l’exploitation, il faut pouvoir trouver une alternative qui réponde aux problématiques de rotation et d’isolement tout en étant économiquement viable. 

 

Diversifier ses productions pour plus de résilience 
Face aux aléas climatiques qui sont de plus en plus fréquents et au cours des matières premières qui est toujours plus incertain, bon nombre d’agriculteurs misent désormais sur la diversité de leurs cultures dans le but de sécuriser leur revenu. En fonction des itinéraires techniques, du besoin en irrigation, des débouchés et du mode de commercialisation possible et voulu, il convient alors de choisir la culture qui s’intégrera le mieux dans leur système d’exploitation. Face à ces évolutions, les acteurs économiques du département ont donc recherché de nouveaux débouchés afin d’adapter leurs services et d’offrir des solutions aux agriculteurs. Un pari réussi puisque plusieurs filières sont aujourd’hui à la recherche de nouvelles surfaces sur le département et seront présentes le jeudi 20 mai lors de ce salon pour échanger avec les agriculteurs. 
Ainsi, différentes structures qui recherchent aujourd'hui de nouveaux producteurs pour développer leurs filières, seront présentes : 

  • Les légumes secs : la coopérative Limagrain expérimente pour la deuxième année consécutive la production de légumes secs tels que haricot rouge, haricot blanc, pois chiche et lentille. 

  • Les légumes frais : face à l’engouement pour la consommation de légumes locaux, la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme accompagne un groupe d’agriculteurs qui souhaite structurer la filière légumes dans le département. Une association est en cours de création et portera une plateforme logistique qui sera le relais entre producteurs et distributeurs.

  • Le tabac:  après la perte de nombreux marchés, la coopérative Périgord Tabac a su se réinventer et a aujourd’hui besoin de nouveaux producteurs pour répondre à la demande d’entreprise présente sur le marché de la cigarette électronique. En effet, pour fabriquer le liquide chargé en nicotine, il faut du tabac. 

  • L’ail : après de long mois d’attente, la fédération d’ail d’Auvergne a obtenu l’accréditation d’une IGP (Indication Géographique Protégée), une reconnaissance géographique et un gage de qualité qui plaît aux clients et élargit les champs de commercialisation au-delà du département. 

  • Les vignes : au 19ème siècle, le vin d’Auvergne était le troisième vignoble français. Victime successivement d’une invasion de phylloxéra, puis d’une maladie appelée le mildiou, les vignes auvergnates ont pour la majorité été décimées et le marché viticole auvergnat mettra presque 60 ans pour retrouver ses lettres de noblesse. Il obtient en 1977 l’appellation de Vin délimité de qualité supérieure. En 2010, les Côtes d’Auvergne obtiennent l’Appellation d’origine contrôlée (AOC). Depuis, il est de nouveau populaire et reconnu sur le marché du vin. 

  • Les céréales d’hiver et de printemps : ces cultures sont intéressantes pour l’alimentation des animaux : elles peuvent en effet rentrer dans des cahiers des charges comme Bleu Blanc Cœur avec la production de lin, ou bien permettre de limiter les importations de soja d’Amérique pour relocaliser les productions. Elles sont faciles à cultiver et les éleveurs qui jusqu’alors utilisaient la pulpe de betterave, sont à la recherche d’alternatives pour nourrir leurs animaux.

  • Les vers de farine : après plusieurs années d’essais, la société Invers a su se faire une place sur le marché de l’alimentation animale : les vers de farine sont utilisés pour la fabrication de farine destinée à l’alimentation animale, notamment en pisciculture, et dans les croquettes pour chiens et chats. Bien que ce ne soit pas une filière végétale, la Chambre d’agriculture a souhaité les inviter à ce salon car les effluents issus de cette production peuvent rendre plus vertueux encore les systèmes des exploitations céréalières.

 

Pour rencontrer les professionnels de la filière, échanger sur les potentiels et les contraintes de productions, les agriculteurs de Limagne et toutes personnes souhaitant devenir agriculteur ou à la recherche de nouvelles opportunités sont invités à venir à ce rendez-vous professionnels qui aura lieu ce jeudi 20 mai de 9h à 15h sur le parking de la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme situé 11 allée Pierre de Fermat à Aubière