Sommet de l’élevage – « On est à un tournant de l’agriculture »

Sommet de l’élevage – « On est à un tournant de l’agriculture »
Jérémy Guinot, agriculteur et éleveur

La semaine dernière s’est déroulé le Sommet de l’élevage, véritable vitrine de l’agriculture européenne et à cette occasion nous avons pu rencontrer quelques professionnels du milieu.

Lors de cette 31ème édition du Sommet de l’élevage nous nous sommes rendus dans les allées de ce grand rendez-vous annuel pour discuter avec les agriculteurs sur l’état de la filière en France. Et parmi eux, nous avons rencontré Jérémy Guinot, éleveur charentais primé au concours des vaches bazadaise, qui saisit cet évènement important pour faire rayonner ses animaux et son travail.

"Le Sommet de l'élevage est un des concours nationaux de la vache bazadaise. Ce prix national est une véritable reconnaissance pour notre travail. Au-delà de l'aspect compétition du concours, on rencontre des gens, on discute du métier, ça change du quotidien à la ferme."

Avec de plus en plus d'habitants sur terre, on estime ce chiffre à plus de 10 milliards d'ici 2050, les techniques d'élevage et d'exploitation vont devoir s'adapter à cette croissance exponentielle.

"L'agriculture ne cesse de s'adapter. On met des panneaux photovoltaïques sur les toits des fermes pour être indépendants énergétiquement, on met aussi des sondes dans les sols pour avoir toutes les données sur les produits, etc. On n'a pas d'autres choix que de s'adapter parce qu'il faut bien que les gens se nourrissent."

Les conséquences des dégâts climatiques sont importantes sur les exploitations agricoles. L'état a apporté son soutien aux agriculteurs mais pas assez selon Jérémy Guinot qui attend des réponses claires et des actes concrets.

"J'attends qu'ils mettent en pratique leurs paroles. Souvent ce qu'on aperçoit de leur part c'est des promesses, des promesses et puis sur le terrain c'est pas le sentiment qu'on a. On voit que la France importe de plus en plus de nourriture et nous agriculteurs on nous met de plus en plus de contraintes sur nos productions et exploitations. On a l'impression qu'on est pas soutenu."

Un autre fléau persiste dans le domaine, celui de la relève pour l'agriculture car c'est un secteur qui peine à attirer les jeunes générations.

"C'est un métier qui n'attire plus parce qu'on est pas rémunéré à notre juste valeur. Quand on fait du 70-80 heures semaines pour moins que le SMIC, ça décourage c'est sûr. Là certains de mes collègues vont partir à la retraite et ils n'ont toujours pas de remplaçants. On est à un tournant de l'agriculture, avant c'était le fleuron de la France et c'est en train de se perdre. C'est triste mais c'est réel."