En vous baladant, vous avez sans doute déjà remarqué les groupes agglutinés autour d'une personne parlant un peu fort. Les visites guidées rencontrent un vrai engouement depuis quelques années pour les touristes en quête d'histoires. Que ce soit pour découvrir le centre historique de Clermont-Ferrand ou les recoins plus cachés des petites communes du Puy-de-Dôme, les vacanciers se laissent porter.
Lucile Christol est guide conférencière en Auvergne et notamment à Aigueperse et Thuret durant la saison estivale. Elle nous assure que les deux petites communes ont beaucoup de choses à raconter.
A Thuret, on fait la visite guidée de l'église avec ses chapiteaux romans originaux qui font penser à de l'art contemporain. Et à Aigueperse, c'est une ville qui a eu une très grande importance au Moyen Âge avec une sainte chapelle rare et la salle Jeanne d'Arc exclusivement réservée à la visite guidée.
Comment construire une bonne visite guidée ?
Pour intéresser son public, les guides conférenciers doivent travailler de nombreuses heures pour se renseigner, vérifier leurs informations et s'assurer de répondre à la majorité des questions des touristes. Spécialisée dans le Moyen-Âge et l'Antiquité, Lucile doit garder une certaine déontologie lors des visites qui comptent une trentaine de personnes.
Quand on est guide conférencier, on peut aussi avoir un master en histoire. Le but sera de synthétiser et de rendre l'information accessible pour tout le monde. Moi, j'aime bien lier la petite histoire à la grande Histoire, ça permet de donner un cadre tout en donnant des anecdotes. Notre métier est très réglementé, on a des valeurs à respecter pour ne pas raconter n'importe quoi. On ne doit pas mettre son point de vue ou faire d'interprétation. Il faut rester fidèle à ce qu'il s'est passé.
Néanmoins, les guides doivent parfois faire face à des visiteurs qui pensent en savoir plus que la personne qui présente la visite.
Il y a deux types de touristes qui peuvent être un peu embêtants. Il y a les spécialistes qui vont essayer de nous coincer, ce n'est pas très agréable. Surtout que parfois, il faut accepter en tant que guide de dire "je ne sais pas" car les historiens n'ont pas tout décelé. Mais le pire, c'est ceux qui s'en fiche. Donc c'est à nous de les captiver et de les intéresser.