Tour de France femmes à Clermont-Ferrand : retour sur un événement mémorable !

Tour de France femmes à Clermont-Ferrand : retour sur un événement mémorable !
Les cyclistes du Tour de France femmes au départ de la deuxième étape depuis Clermont-Ferrand / RVA

Dix jours après le Tour de France hommes, la ville de Clermont-Ferrand a accueilli deux étapes du Tour de France femmes. Un double départ historique qui place la capitale auvergnate sur la carte du vélo.

Le choix n'est pas anodin. Clermont-Ferrand a accueilli le grand départ de l'édition 2023 du Tour de France femmes, mais pas seulement. En étant ville départ et arrivée de la première étape, puis ville départ de la deuxième qui s'est dirigé vers Mauriac, dans le Cantal, la capitale auvergnate peut se targuer d'être complètement au coeur du Tour. Au coeur des Tour même, oserons-nous dire, en ajoutant les étapes puydomoises du Tour de France hommes dix jours plus tôt. Pour la directrice de course Marion Rousse, venir dans la région s'est révélé comme une évidence : "Il y a un vrai savoir-faire, le vélo n’a plus beaucoup de secrets en Auvergne. On parle le même langage, avec des amoureux du sport."

Surtout que d'un point de vue sportif, l'Auvergne est un formidable terrain de jeu : « Partir d’un massif montagneux, dès les premières étapes, on peut avoir un parcours accidenté et entrer dans le vif du sujet directement ». Le Tour lui a donné raison, la première étape a occasionné quelques chutes, mais aussi des échappées comme celle de Lotte Kopecky. La cycliste belge a pris le maillot jaune en mettant toutes ses concurrentes dans le vent, en les laissant à 45 secondes derrière elle. Le suspense est au rendez-vous et les performances également. De quoi séduire les connaisseurs de la petite reine, sans aucun doute. Pour autant, le Tour de France femmes, qui s'est relancé sous sa nouvelle version en 2022, ne soulève pas encore totalmement les foules. Pour Quentin, venu de Mozac, c'est encore nouveau : "C'est une première pour moi, je n'avais jamais regardé le Tour féminin. Finalement, c'est comme les hommes, c'est juste que c'est moins médiatisé."

Malgré tout, des centaines de curieux sont venus aux abords de la place de Jaude, transformée en fan-zone géante ces dimanche 23 et lundi 24 juillet. Adrien, bénévole sur le Tour et habitant à Volvic, en fait partie : "J'avais déjà suivi le Tour l'année dernière, mais cette année, je suivrai plus. Et là, c'est cool de voir autant de monde à Clermont, sur la place de Jaude. D'habitude, c'est plutôt pour voir l'ASM, mais au moins, elle reste jaune !" Avant le départ, Kylian, une dizaine d'années au compteur, s'est accoudé à la barrière pour avoir une place de choix afin d'applaudir les coureuses : "J'aime bien le Tour de France, notamment depuis qu'il était passé à Clermont il y a trois ans. J'aime bien le suspense de la course, voir les sprints !" Juste derrière lui, Sandrine, sa maman, abonde : "Moi, je suis le Tour depuis toute petite et je veux faire découvrir ça à mes enfants. Nous avons suivi les deux Tour cette année et à chaque fois l'ambiance est sympa. Après, il y a quand même moins de monde pour les femmes. Mais on est là pour les encourager, elles méritent autant que les hommes." Et de résumer : "On va suivre les années qui viennent."

En effet, le Tour de France femmes n'est pas prêt de s'arrêter. Marion Rousse, ancienne championne rangée désormais du côté de l'organisation, est déterminée : «Moi je n’ai pas eu la chance de pouvoir faire un Tour de France et ça m’a beaucoup manqué. Evidemment, on ne se sentait pas légitime aux yeux des gens. On a envie que le cyclisme féminin, à la télé, ne soit pas une curiosité mais juste la norme.» C'est en tout cas en train de le devenir progressivement. En 2024, le Tour prendra une autre dimension, avec un départ depuis Rotterdam, le premier depuis l'étranger pour le Tour femmes. Ce sera du 12 au 18 aout 2024. D'ici là, sûr de nombreux Clermontoises et Clermontois se prendront de passion pour le cyclisme féminin.