Festival du Court-Métrage - Le Queer Métrage, un prix pour "la tolérance"

Festival du Court-Métrage - Le Queer Métrage, un prix pour "la tolérance"
Extrait du film Un Caroço de Abacate, meilleur Queer Métrage 2023

Depuis deux ans maintenant, le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand décerne le prix du meilleur Queer Métrage. Un prix qui récompense un film qui s'ouvre sur un monde résistant aux normes.

Les Teddy Awards à Berlin, la Queer Palm à Cannes... Il semblait logique que le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, qui prône liberté et diversité, s'engage dans la même direction. Depuis deux ans, le prix du meilleur Queer Métrage est remis à l'un des films issus de l'une des 3 compétitions (nationale, internationale et labo). Au-delà des thématiques LGBTQ+, il s'agit surtout de présenter un regard nouveau et des sujets ancrés dans leur époque. Pour Laura Thomasset, attachée de presse du festival et en charge de la compétition Queer Métrage, "on a envie de voir des personnages et des situations plus souvent, parce qu'on a tous autour de nous des personnes qui font partie de cette communauté queer et on a envie qu'ils se reconnaissent dans les films qu'ils vont voir en salles".

Si les long-métrages sont parfois en retard sur le sujet, le milieu du court a quant à lui pris la mesure et l'importance des enjeux de ces thématiques depuis de nombreuses années. Car le court-métrage est un format plus libre, plus créatif parfois, et qui peut être également très politique : "Je pense que c'est une question de tolérance. On veut mettre en avant ces films parce qu'il y a encore quelques petits soucis, des gens qui ont un esprit un peu serré... Donc si on pouvait les aider à voir un peu plus loin que le bout de leur nez, et à se rendre compte que les personnes de la communauté queer sont tout autour de nous, ont autant envie de faire du cinéma et qu'on a besoin de les voir aussi ! " s'exclame Laura Thomasset, qui nous rappelle que ces films prétendants au meilleur Queer Métrage ne portent aps forcément que des histoires 100% LGBT, mais peuvent aussi être simplement évocateurs ou métaphoriques.

Cette année, pour décerner le prix 2023, le festival s'est entiché d'un jury de choix : Hugo Bardin, alais Paloma, gagnant de la première saison de Drag Race France ; Rebecca Warrior, autrice, compositrice interprète ; et Jean Costa, réalisateur et scenariste brésilien. Trois personnalités loin d'être choisies au hasard puisqu'au-delà d'être touchées par les enjeux de diversité, d'identité et de genre, elles sont intimement attachées au festival de Clermont, comme nous le signifie Laura Thomasset.

C'est donc le court-métrage portugais Um Caroço de Abacate, présent en compétition internationale, qui repart avec le trophée du meilleur Queer Métrage 2023. Réalisé par Ary Zara, il succède à Un corps brûlant, de Lauriane Lagarde, film lesbien récompensé l'an dernier. Um Caroço de Abacate met en scène la rencontre entre Larissa, une femme trans, et Cláudio, un homme cis hétéro. Errant dans la nuit de Lisbonne, ils s'apprivoisent, se cherchent, se tournent autour. "Quel genre de femme suis-je selon toi ?", lui demande Larissa, tandis que Cláudio interroge manifestement son désir… Loin des préjugés, une œuvre décrite comme "porteuse d'espoir en un avenir meilleur".

Un avenir meilleur, c'est tout ce que souhaite en tout cas le festival de Clermont, qui, chaque année un peu plus, essaye de se rapprocher, via des idées ambitieuses, de son utopie.