Riom : Les salariés de la Seita de Riom bloquent à nouveau leur usine

Les salariés de la Seita de Riom sont en grève pour peser sur les négociations qui ont lieu aujourd'hui avec Imperial Tobacco qui a annoncé fin 2016 la fermeture de leur usine. Et pour se faire entendre ils bloquent pour la première fois le magasin de dépannage des buralistes de la région.

Fin novembre 2016 Imperial Tobacco annonce la fermeture de l’usine de Riom, dernière fabrique de cigarettes en France continentale et la suppression de 239 postes. Les salariés se mobilisent et dénoncent le transfert de la production en Pologne.

Depuis ce lundi 22 mai matin 6h, ils bloquent une nouvelle fois l’accès de l’usine riomoise. Ils entendent peser sur les négociations qui ont lieu aujourd'hui à Paris entre l’intersyndicale et Imperial Tobacco sur le montant des primes de départ.

Et pour se faire entendre ils ont décidé de bloquer pour la première fois le dépannage des buralistes. L’usine de Riom abrite un effet un  magasin proposant l'ensemble des marques de cigarettes où peuvent s’approvisionner les buralistes de la région. En temps normal ils sont une trentaine par jour à se dépanner ainsi. Mais aujourd’hui malgré la gêne occasionnée, Isabelle Marette, la présidente de la  chambre syndicale des buralistes, qui représente la quasi-totalité des 339  buralistes auvergnats, « soutient le combat des salariés de la Seita ».

Les négociations du PSE, plan de sauvegarde de l'emploi, doivent se terminer le 7 juillet.

L'usine Seita de Riom évaluée à 8 millions d'euros. C'est le prix avancé par les représentants d'Imperial Tobacco jeudi 27/04, lors d'un comité de pilotage. Pour les élus locaux, cette somme est inenvisageable dans la perspective d'une éventuelle reprise. Après une dizaine de minutes, la réunion a tourné court, ils ont décidé de quitter la salle. 

"La seule somme qui vaille, c'est l'euro symbolique, c'est de partir proprement, de respecter les salariés, de respecter les élus locaux et de donner une chance de redémarrage au site. C'est ce qu'il se passe en France sur toutes les fermetures de sites industriels", observe le président de la communauté de communes Riom, Limagne et Volcans, Frédéric Bonnichon, qui avant même la tenue de cette nouvelle réunion, avait décidé de la boycotter, dénonçant une "mascarade de concertation".

Dans un communiqué, la direction de la Seita, filiale du britannique Imperial Tobacco, se dit prête toutefois "à céder le site de Riom pour 1€ symbolique à condition que la totalité des 239 emplois de ses salariés soient maintenus par le repreneur". Et de soutenir : "En effet, depuis le 29 novembre dernier, la priorité de Seita c’est l’emploi. La position de l’entreprise est restée la même : chercher activement un repreneur dont le projet est économiquement viable et créateur d'emplois pour ses salariés".

Pour le maire de Riom, le compromis semble difficilement applicable. "Ils ne reprendront pas 239 salariés, c'est évident, surtout dans la base actuelle où les salariés avaient quand même des rémunérations relativement importantes. Aujourd'hui, dans le contexte économique actuel, les entreprises ont besoin de main d'oeuvre, mais peut-être pas de main d'oeuvre aussi qualifiée que celle qui était à la Seita", estime Pierre Pécoul.

Fin novembre, le numéro 2 du marché du tabac en France a annoncé qu'il allait "se désengager des sites de Riom et de Fleury-les-Aubrais" (Loiret), à partir du "second semestre 2017". Les emplois de l'usine de Riom devraient être délocalisés en Allemagne et en Pologne, selon la CGT. L'entreprise a "reçu 23 marques d'intérêt pour le site et 14 dossiers sont toujours en cours d'étude", précise la direction.