"L'un des tournages les plus heureux" : rencontre avec Noémie Lvovsky à l'affiche "Des preuves d'amour"

"L'un des tournages les plus heureux" : rencontre avec Noémie Lvovsky à l'affiche "Des preuves d'amour"
Noémie Lvovsky joue la mère d'Ella Rumpf dans le film © X.GRUMEAU - RVA

Le film "Des preuves d'amour", réalisé par Alice Douard, sort ce mercredi au cinéma. Un film tendre et réconfortant sur les ressentis d'un couple de femmes face à la maternité.

Réalisé par Alice Douard, le film "Des preuves d'amour" met en scène Ella Rumpf (Céline) et Monia Chokri (Nadia) pour former un couple lesbien très fusionnel. Inspiré de la vie de la réalisatrice, ce premier film est sans doute le premier à traiter de la maternité de cette manière, avec un regard bienveillant.

Synopsis : 2014, la loi pour le mariage pour tous est adoptée en France. Céline attend l'arrivée de son premier enfant... Mais elle n’est pas enceinte. Dans trois mois, c’est Nadia, sa femme, qui donnera naissance à leur fille. Sous le regard de ses amis, de sa mère et aux yeux de la loi, elle cherche sa place et sa légitimité.

 

Au sein du casting, on retrouve également Noémie Lvovky dans le rôle de la mère de Céline, celle qui ne porte pas l'enfant. Nous l'avons rencontré pour parler de son expérience sur le tournage et son attachement à ce sujet important.

 

X. GRUMEAU - RVA : Quel aspect vous a convaincu de participer à ce film ?

Noémie Lvovsky : Ce qui m'a convaincu de participer, comme tous les films dans lesquels je joue, c'est la réalisatrice. C'est ma rencontre avec Alice, la lecture du scénario, mais elle n'a pas eu besoin de me convaincre. Ce film est l'un des tournages les plus heureux que j'ai connu. Il y a un tout petit budget, mais le film est tellement bien travaillé par la réalisatrice et toute l'équipe. Il y avait quelque chose de magnifique et de très doux durant le tournage.

X.G - RVA : C'est un aspect qui se ressent d'ailleurs dans le film. Il y a une vraie tendresse dans le combat de ce couple de femmes à avoir droit à un enfant.

N.L : Le personnage de Monia Chokri est dans son droit d'être maman vu qu'elle porte l'enfant. Mais le personnage d'Ella Rumpf qui est dans les affres. Il y a notamment cette scène à la maternité où elle va parler avec un autre futur père et on se rend compte qu'ils sont dans la même position. Ils attendent, ne savent pas, ils ont peur et pensent ne servir à rien... Et c'est assez beau de voir une femme vivre ce sentiment.

X.G - RVA : C'est une histoire que l'on voit rarement au cinéma. Ça vous semble important de montrer ses histoires LGBT ?

N.L : Oui, c'est très important. Même si on n'a pas de rôle de missionnaire, j'adore le film parce qu'il est personnel et habité par ceux qui ont écrit et mis en scène le film. On montre un couple de femmes, tant mieux. Moi-même, je n'étais pas au courant qu'en 2014 cela se passait de cette manière [pour les couples de femmes].

X.G - RVA : Dans de nombreuses scènes, on vous voit jouer du piano. Est-ce que vous avez dû apprendre à jouer ?

N.L : Je n'avais jamais fait de piano de ma vie. Et c'est l'une des premières discussions que j'ai eues avec Alice Douard pour qu'elle soit sûre de me prendre dans son film. Parce que souvent, c'est assez bidon quand on sent que l'acteur ne joue pas et se fait remplacer par une doublure. Je ne pouvais pas jouer les huit minutes de Beethoven. Mais Alice m'a dit que je pouvais prendre des cours pour apprendre les trois premières minutes. Et quand on n'a jamais fait de piano et qu'il faut apprendre L'Apassionata de Beethoven, c'est un sacré défi. J'ai eu la chance d'avoir un prof suprême qui m'a pris sous son aile plusieurs mois. Je voulais apprendre la suite, mais il m'a dit que je n'avais pas assez du reste de ma vie pour savoir le jouer (rire).

 

Le film est projeté au Ciné Capitole à Clermont-Ferrand.

X.GRUMEAU