Janik'Acrylik : "C'est grâce à mon daltonisme si je réussis à peindre !"

Janik'Acrylik : "C'est grâce à mon daltonisme si je réussis à peindre !"
Janik'Acrylik, qui a fait du daltonisme "sa plus grande force" / RVA

Atteinte de daltonisme, Janik a transformé cette anomalie pour en faire son meilleur argument en tant que peintre. Aujourd'hui, elle a lancé sa propre entreprise et mène des ateliers pour sensibiliser enfants (et adultes) à valoriser leur différence.

"C'est le tournant de ma vie". Et depuis, elle a foncé. Quand elle a vendu sa première toile, Janik a senti qu'elle pouvait faire quelque chose de son coup de pinceau. Et d'en faire son métier. Depuis six ans, elle s'est mise à la peinture de manière régulière, après une période un peu compliquée où elle a essayé l'art-thérapie. Et comme elle fonctionne au feeling, Janik s'est jetée à corps perdu dans cette passion. Et désormais, elle a monté sa propre entreprise, pour commercialiser ses créations en libéral.

Mais Janik possède une "valeur ajoutée" : son daltonisme. Diagnostiquée à l'âge de dix ans, cette anomalie de la vision d'origine génétique provient de la déficience d'un ou plusieurs des trois types de cônes de la rétine oculaire. Certains ne vont pas percevoir le vert, pour d'autres, ce sera le bleu. Dans l'oeil de Janick, c'est le rouge qui est manquant. Et pourtant, c'est une couleur qui est très présente dans ses tableaux, qui se veulent inconsciemment très vives, très riches en couleurs. Janick ne réfléchit pas aux meilleurs mélanges, elle se laisse porter par son instinct. Peut-être la meilleure manière de faire quand on pratique l'art abstrait comme elle le réalise.

Mais surtout, Janick entend parler de cette anomalie qui est devenu "sa force", à travers des ateliers auprès des enfants, mais aussi des personnes âgées. Elle a eu un déclic quand elle a pu travailler pendant une semaine avec une école de Varennes-sur-Allier (03), notamment auprès d'écoliers eux-mêmes touchés par le daltonisme. C'est d'ailleurs dans l'Allier que se consititue le principal du travail de cette férue d'acrylique. Après Montluçon, elle a travaillé en juillet à Huriel, et sera en aout prochain au centre culturel de Bourbon l'Archambault. Avant peut-être d'avoir aussi des envies d'ailleurs...