Theix : Des éleveurs bloquent une laiterie pour réclamer une hausse du prix d'achat du lait

Depuis jeudi matin, une cinquantaine de producteurs de lait du Massif central bloquent l'accès à la SLVA, la société laitière des volcans d’Auvergne à Theix dans le Puy de Dôme. Dans un contexte de remontée des prix, il demande à ce que le prix payé au producteur soit relevé à 340 € la tonne.

Tous les matins, ils se lèvent pour traire leurs vaches et ils ont l'impression d'être volés parce qu'on leur paye pas le lait correctement." C'est pour cette raison que des producteurs venus des quatre départements d'Auvergne et du Limousin sont venus bloquer les locaux de la société laitière des volcans d’Auvergne à Theix (Puy de Dôme) ce jeudi. A l'appel de la FNSEA, les producteurs sont venus demander un meilleur prix à la tonne.

"Actuellement, on est payés 300 à 310 euros la tonne alors que les autres laiteries réglent le lait à 330 ou 340 euros." déplore Thierry Chirol, administrateur de la fédération des producteurs de lait du Puy-de-Dôme. "On veut absolument obtenir une revalorisation dès cette fin d'année. Il n'y a pas de raison pour que les producteurs Coopal soient toujours les derniers de la classe…"

Pendant plusieurs heures, les producteurs ont cherché à entrer en contact avec la direction de l'entreprise, sans grand succès …  Une délégation a finalement été reçue par l'encadrement de l'usine, mais sans que la discussion sur les prix puisse avoir lieu. Faute d'avancée, la déception domine : "on pensait être dans une coopérative où il pouvait y'avoir de la discussion" regrete Jacques Cornelissen, membre du Conseil d'administration de la Coopal. "Aujourd'hui, elle n'y est pas. On ne comprend pas."

Chez les plus jeunes, ils sont nombreux à s'interroger sur l'avenir de la profession. Margaux Rioux vient de s'installer comme productrice laitière à Merlines (Corrèze). Elle s'inquiète : "J'espère que je n'ai pas fait une bêtise, que je n'ai pas tout quitté pour m'installer quelque part où ça n'aura pas d'avenir !"

La coopérative n'a pas souhaité répondre. Dans un communiqué, elle indique devoir faire face à une production trop importante en octobre et ne pas pouvoir répercuter la hausse des prix sur la grande distribution. Cette explication ne satisfait pas les producteurs.

"On entend les difficultés du groupe mais quelques part y'a certainement des compromis à faire" suggère David Chauve, président de la FNSEA 63. "Quoi qu'il arrive, les marges de manœuvre ne sont pas à chercher chez les producteurs…"

Ce jeudi soir, la situation est toujours dans l'impasse. Certains producteurs envisagent de passer la nuit sur place. Ils seront reçus mercredi matin par le président de la coopérative. D'ici là, le site devrait demeurer bloqué.

Source France 3