Les Auvergnats en ont marre d'être le dernier wagon de la SNCF. Alors que les nouvelles rames du Clermont-Paris accusent un retard de plus en plus important, le désenclavement du territoire est au cœur des préoccupations politiques et citoyennes. Pour les voyageures des transports ferroviaires, les lignes sont là, sur l'ensemble du territoire et il ne manque que les moyens financiers pour améliorer les choses.
Une restauration urgente des lignes
Si la ligne Clermont-Paris cristallise les tensions jusqu'au plus haut sommet de l'État, les plus petites dessertes ne sont pas en reste. Les sept associations conviées ce mardi l'assurent : il y a une vraie demande pour un service de train important en Auvergne. Il faut simplement en mettre les moyens financiers et humain pour que cela fonctionne.
C'est le constat d'Olivier Aznar, membre de l'Association des Usagers des Transports d'Auvergne (AUTA) :
Plus on attend, plus ce sera cher de restaurer les lignes. Je pense que les moyens, on peut les trouver. Le problème du ferroviaire, c'est l’entretien, si on attend trop longtemps, c’est difficile de revenir en arrière.
L'argent utilisé, c'est de l'argent public donc on a le devoir de mieux l'utiliser. Les associations d'usagers peuvent aider les pouvoirs publics à prendre les bonnes décisions. On doit se réunir autour de la table, car on a un objectif commun : que les Auvergnats aient le choix entre leur voiture et le train.
Forcément, la venue du président de la SNCF, Jean Castex, la semaine prochaine, est très attendue par les membres des associations. Ils espèrent pouvoir leur transmettre leurs doléances et engager un dialogue pour faire avancer les choses.

Au centre, Patricia Rochès, président de l'AMIGA et maire de Coren-les-Eaux (Cantal) © X.GRUMEAU - RVA
Clermont-Bézier, symbole de l'enclavement français
Parmi les exemples cités lors de la conférence de presse, celui du Clermont-Bézier par Aurillac et Millaux interpelle. Aujourd'hui, un seul aller-retour par jour est proposé entre le Puy-de-Dôme et l'Hérault. Une incompréhension pour l'Association des Amis du Viaduc de Garabit (AMIGA) et sa présidente Patricia Rochès.
On parle de Paris-Clermont, mais il faut ouvrir la discussion sur le sud de la ligne. Jusqu’en 2007, c’était une seule et même ligne, elle offrait un Paris-Bézier direct via Clermont. Aujourd’hui, on n'est même pas dans la capacité de réaliser un Clermont-Bézier direct.
La maire de Coren-les-Eaux dans le Cantal fustige également le manque de moyens accordé aux transports en dehors de Paris.
Le projet du Grand Paris a déjà coûté 84 milliards d'euros et ce n'est pas terminé. Pour remettre à niveau l'ensemble du réseau national, il fallait 100 milliards. Pourquoi trouve-t-on des moyens pour la capitale, mais pas pour le Massif Central ?!
Un constat qui se fait sentir sur le viaduc de Garabit, présent sur le trajet de la ligne Clermont-Béziers, en déperdition d'après l'élu. Elle constate une facture explosive pour remettre aux normes le pont Eiffel, classé monument historique.
En 2010, lorsqu'on a commandé les études de rénovation du viaduc de Garabit pour une livraison en 2020, on parlait de 20 millions d'euros. Rien n'a été fait. En 2020, même chose à l'horizon 2030, sauf que le tout est chiffré à 50 millions d'euros.










