En visite dans le Puy-de-Dôme, Gérald Darmanin admet la "surpopulation carcérale" de la prison de Riom

En visite dans le Puy-de-Dôme, Gérald Darmanin admet la "surpopulation carcérale" de la prison de Riom
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, à la prison de Riom © X.GRUMEAU - RVA

Le Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, était en visite officielle dans le Puy-de-Dôme ce lundi 26 mai. Le ministre de la Justice s'est rendu à la Cour d'Appel et à la prison de Riom.

En pénétrant dans le centre pénitentiaire de Riom, les prisonniers avaient réservé un accueil très sonore à Gérald Darmanin. Dès son arrivée, les détenus de la prison riomoise n'ont pas manqué d'insulter, huer et houspiller le ministre de la Justice. Une impopularité dont le Garde des Sceaux a préféré prendre à la légère.

Personnellement, je préfère être impopulaire dans la prison, et populaire à l’extérieur. Une partie des détenus ne doit pas être très heureuse des mesures de fermeté que j'ai prises depuis que je suis ministre de la Justice.

Gérald Darmanin, ministre de la Justice

 

Le ministre évoque notamment l'interdiction des téléphones portables dans 66 prisons françaises, la participation financière des détenus aux frais d'incarcération ou encore la construction rapide de prisons supplémentaires. Des mesures attendues par les personnels de prison. Celle de Riom est aujourd'hui en surpopulation accrue.

Il y a une surpopulation carcérale comme dans toutes les maisons d'arrêt françaises. Elle se justifie par le travail des magistrats indépendants qui condamnent des personnes commettant des crimes et délits.

Il y a des prisons pour peine où nous ne sommes pas à 100% d'occupation et à côté, des maisons d'arrêts comme ici qui sont surpeuplées. Il faut revoir notre façon de faire en catégorisant les détenus par dangerosité et non en fonction de leur peine.

Gérald Darmanin, ministre de la Justice

 


© X.GRUMEAU - RVA

Concernant les frais d'incarcération que le Garde des Sceaux souhaite imposer aux détenus, la question de la précarité des détenus se pose quant au paiement des frais.

S'il y a de la précarité, ce n'est pas du côté des narcotrafiquants mais de celui des agents pénitentiaires qui subissent des conditions de travail pas faciles. 20.000 sont emprisonnés pour trafic de drogue, 30.000 pour criminalité organisée sur 82.000 détenus.

Donc, si nous sortons les indigents qui n'auront pas à contribuer à des frais d'incarcération, je pense que ceux qui gagnent beaucoup d'argent de manière illicite ont largement les moyens de contribuer à leurs frais d'incarcération.

Une mesure qui n'est pas nouvelle en France puisque les frais d'incarcération étaient en place jusqu'en 2003 avant d'être supprimés.

Ce mardi, le ministre de la Justice se rendra au tribunal judiciaire de Cusset pour rencontrer le personnel. Mais là encore, aucune annonce ne sera faite par Gérald Darmanin pour son déplacement en Auvergne.

X.GRUMEAU