Grève des pharmaciens : grosse mobilisaton à Clermont-Ferrand contre les pénuries de médicaments

Grève des pharmaciens : grosse mobilisaton à Clermont-Ferrand contre les pénuries de médicaments
Plus de 500 pharmaciens étaient réunis hier après-midi à Clermont-Ferrand ©Félicia. D / RVA

Ce jeudi 30 mai, les pharmaciens auvergnats se sont mobilisés pour défendre leur profession, en crise depuis plusieurs années.

Les croix vertes en Auvergne sont restées éteintes ce jeudi. Pour cause, les syndicats de pharmaciens ont appelé à la grêve afin de défendre leur profession. Ils dénoncent notamment les fermetures des officines et la pénurie des médicaments. Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes afin de montrer leur colère face à cette situation. A Clermont-Ferrand, plus de 500 personnes ont répondu à la mobilisation.

« Ça fait sept ans que nos honoraires n’ont pas été remis à l’ordre du jour »

Organisée par le syndicat des pharmaciens du Puy-de-Dôme, la manifestation a réuni plus de 500 personnes sur le parvis de la gare SNCF de Clermont-Ferrand. Les revendications sont claires : sauvegarder la profession et défendre les patients. « C’est rare qu’on descende dans la rue, la dernière fois c’était il y a dix ans. On est à un point de nos retours. C’est inquiétant pour nos professions » explique Joël Batonon.

Pour le syndicat, le niveau économique des pharmaciens se porte très mal puisqu’une pharmacie ferme chaque jour. « Il n’y a pas de désert pharmaceutique en France mais si on continue comme ça, on court vers cette direction. Il y aura des endroits où les médecins, les vétérinaires et les pharmaciens auront disparu » affirme Nicolas Verdier, président du syndicat des pharmaciens du Puy-de-Dôme.

La pénurie des médicaments est l’une des réalités dénoncée par les pharmaciens. Selon le syndicat des pharmaciens du Puy-de-Dôme, ce sont en tout 5000 médicaments manquants sur l’ensemble du catalogue, contre 400 pendant la période Covid.

Nathalie Tournolia, vice-présidente du syndicat, estime que « la profession en a ras-le- bol de toutes les contraintes qu’on nous impose ». Pour cause, les pharmaciens demandent une augmentation de leurs rémunérations. Nicolas Verdier, président du syndicat, renchéri : « ça fait sept ans que nos honoraires n’ont pas été remis à l’ordre du jour et la sécurité sociale nous propose cinq centimes d’augmentation. On trouve ça complètement scandaleux ».

 

 Les slogans ne manquaient pas lors de la manifestation. ©Félicia.D / RVA

« Il y a une inquiétude qui se ressent au sein des étudiants »

Les étudiants en pharmacie ont répondu présent à la manifestation. Pour cause, l’une des revendications des pharmaciens concerne la réforme des études de santé.  « Ça fait sept ou huit ans qu’on nous en parle. Il y a eu plusieurs ministres qui se sont engagés à passer cette réforme et elle est toujours dans les cartons » explique Nicolas Verdier.

Beaucoup d’étudiants, venus apporter leur soutien à leurs futurs collègues, se sentent concernés par ce qu’il se passe dans le milieu pharmaceutique. « On a la possibilité de travailler en officine dès la troisième année et donc on est très au fait de ce qu’il se passe en ce moment. Il y a une certaine inquiétude qui se ressent au sein des étudiants. C’est très bien qu’on soit investis » affirme Théo Revel, étudiant en cinquième année de pharmacie officine à Clermont-Ferrand. Pour Émilie et Maëlle, étudiante en troisième année de pharmacie : « c’est important, c’est le monde de demain et la mobilisation des pharmaciens est nécessaire pour que cela change ».