Les Confédérations Paysannes rassemblées à Gerzat contre le projet des méga-bassines

Les Confédérations Paysannes rassemblées à Gerzat contre le projet des méga-bassines
Les paysans auvergnats réunis sous la même bannière, hier à Gerzat / Crédit : Confédératiion Paysanne du Puy-de-Dôme

A Gerzat ce mardi, les Confédérations Paysannes de toute l'Auvergne se sont réunies pour venir en soutien aux défenseurs de l'eau, actuellement en procès à Niort. Et au passage pour dire stop aux méga-bassines.

Stop aux méga-bassines ! Le message est on-ne-peut-plus-clair de la part des Confédérations Paysannes des départements de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme, mais aussi de la Loire et du Rhône. Elles se sont réunies ce mardi 28 novembre sur la ferme des Raux à Gerzat pour soutenir les 9 militants actuellement en procès au tribunal correctionnel de Niort. Ils sont jugés pour organisation de manifestation illégale, en particulier à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, contre les méga-bassines. Parmi eux, trois représentants de la Confédération Paysanne.

Les méga-bassines sont des réservoirs artificiels d'eau employés pour l'irrigation agricole. Plastifiées et imperméabilisées, elles permettent de retenir l'eau sur plus de 18 hectares pour les plus grandes. A Sainte-Soline par exemple, le projet nécessite la mise en place de 18 kilomètres de canaux d'alimentation, puisque ces bassines ne seroont pas remplies uniquement avec de l'eau de pluie.

Si les bassines existantes sont assez nombreuses dans le Poitou-Charentes et dans les Alpes, elles sont en revanche beaucoup plus rares sur le reste du sol français. En Auvergne, on en dénombre quatre, toutes dans le Puy-de-Dôme, au Cheix sur Morge, Ennezat, Pérignat-sur-Allier et Saint-Jean en Val (source : Les soulèvements de la Terre / Carte Interactive)

Mais ces méga-bassines, de par leur taille, leur implantation ou leur intérêt environnemental, cristallisent des tensions énormes depuis plus d'un an. Les manifestations à Sainte-Soline, qui se sont soldées par plusieurs épisodes de violence, en sont le parfait exemple. De nouveaux rassemblements sont déjà prévus l'année prochaine, notamment en juillet prochain dans le Poitou à quelques jours de l'ouverture des Jeux Olympiques.

Les Confédérations Paysannes rassemblées hier, n'hésitent pas à évoquer "une criminalisation de l'action syndicale et militante", en rappelant "la violence de l'Etat". Elles dénoncent le jugement des neuf "défenseurs de l'eau", et veulent aussi rappeler des pratiques d'irrigation soutenables sur des exploitations agricoles.

Lors de ce procès très suivi, six à douze mois de prison avec sursis ont été requis pour les prévenus. Le tribunal correctionnel de Niort n'a pas encore tranché, il a mis sa décision en délibéré au 17 janvier 2024.