Le filtrage maintenu à l'entrée des urgences du CHu de Clermont-Ferrand

Le filtrage maintenu à l'entrée des urgences du CHu de Clermont-Ferrand
CHU Estiang à Clermont / Crédits : RVA

Après une phase d'expérimentation, le CHU de Clermont-Ferrand pérennise le filtrage aux entrées des urgences. Une manière de désengorger les services.

Désormais, les urgences porteront vraiment leur nom. Afin d'éviter une saturation des patients, le CHU de Clermont-Ferrand a décidé de filtrer toutes les nuits l'accès aux services des urgences. Pendant trois mois du 1er juin au 31 août, le CHU a mené une phase d'expérimentation qui s'avère concluante. Selon la direction du CHU, la fréquentation en termes d'arrivées aux urgences a baissé de 13% pendant l'été. Pour la directrice par intérim du CHU de Clermont Christine Rougier, la régulation à l'accès des urgences est bénéfique pour les patients mais aussi, et surtout, pour les médecins : "Cette régulation, c'est bien pour permettre la qualité des soins et aux professionnels, permettre de garder du sens sur leur travail et ce qu'ils font auprès les patients. Ce n'est pas de ne pas permettre l'accès, mais d'offrir au patient le juste soin, adapté à son besoin et qui ne passe pas toujours par les urgences".

De 18 heures à 6 heures du matin, les potentiels patients doivent désormais appeler obligatoirement le Samu, au 15. C'est ensuite ce service qui décide de les diriger vers les urgences ou bien vers une autre structure de santé plus propice à accueillir le patient. Les urgences vitales sont bien entendu toujours autorisées sans passage obligé par le Samu. Mais grâce au filtrage, on peut justement faire le distingo entre les urgences vitales et les autres, et ainsi gagner du temps. C'est ce que nous confiait en mai dernier Julien Raconnat, chef des urgences : "On fait face à un surplus d'activité qui est source d'une grande érosion. Il est difficile de consacrer énormément d'énergie, à des heures très tardives, pour des patients dont on sait que si leur pathologie était identifiée plus précocement ou différemment, auraient bénéficié d'une meilleure prise en charge".

En moyenne, le filtrage a permis 12 % de gain de temps pour le premier contact médical, grâce aux appels directs auprès du 15. L’augmentation du nombre d’appels au Samu pendant l’expérimentation est considérable, de 10 à 15%.