Puy-de-Dôme : interdiction à vie d'exercer pour le pompier incendiaire

Entre mai et septembre 2017, les petits incendies s’étaient multipliés dans le secteur de Giat (Puy-de-Dôme). La série regroupe quatre feux de poubelles et neuf de broussailles et végétaux. « Tous ces incendies étaient à l’évidence volontaires, même si la certitude n’est pas apparue tout de suite », résume le président.

L’enquête de gendarmerie porte ses fruits. Un témoin remarque un véhicule à proximité immédiate d’un départ de feu, en bordure d’un chemin communal. Cette voiture, qui est celle du prévenu, a été retrouvée. Elle appartient à un jeune homme âgé de 28 ans aujourd’hui, qui est sapeur-pompier volontaire.

Le véhicule suspect est équipé d’une balise de géolocalisation. Les données ainsi recueillies permettent de le suivre à la trace, et notamment de remarquer qu’il est au lieu-dit « Buffevent », sur la commune de Condat-en-Combraille, quand éclate un feu qui ravage 250 m² de végétation, le 25 août.

« C’est troublant, cette coïncidence. Vous êtes sur les lieux de deux incendies de cette série ! », relève le président. Le prévenu, à la barre, est on ne peut plus discret. D’une voix qui peine à se faire entendre du tribunal, il nie son implication dans les premiers faits mais reconnaît une imprudence qui serait à l’origine du feu du 25 août. « J’ai écrasé une cigarette à cet endroit-là », explique-t-il.
Mais cet argument peine à convaincre. « Pas crédible », coupe Thierry Griffet, au parquet.
D’autant qu’il a déjà un passif. Il a été contraint de démissionner du centre de Pontaumur à la demande de son commandant, en raison de sa consommation d’alcool. Il a également été condamné par le tribunal correctionnel, en juin, déjà pour des faits liés à sa qualité de sapeur-pompier.

Mais Me Frédérik Duplessis, en défense, s’insurge du fait que son client est pour tous « un coupable idéal ». Il demande la relaxe pour le prévenu, constatant que les charges ne sont que des présomptions et des indices qui ne sont pas suffisamment concordants.

La conviction du tribunal est faite : le jeune homme est condamné à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, et à l’interdiction définitive d’exercer en tant que sapeur-pompier.

Source La Montagne