Puy-de-Dôme : 10 prévenus condamnés pour 38 faits de vols et cambriolages

Ils ont sévi au printemps 2014 avec une exceptionnelle activité. Dix prévenus ont été jugés et condamnés par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.

Le phénomène avait été très marqué : en quelques mois, au printemps 2014, les gendarmes avaient constaté une inquiétante recrudescence de cambriolages et de vols à la roulotte dans le Puy-de-Dôme, et notamment dans les alentours de Riom et Clermont-Ferrand.

Les militaires de la compagnie de Clermont-Ferrand avaient ouvert une enquête, avec son lot de recoupements, de filatures, surveillances et relèvements téléphoniques. Celle-ci avait permis d’identifier un réseau de dix suspects.

Ceux-ci ont comparu devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Leur était reproché, en tout, une impressionnante série de seize cambriolages et vingt-deux vols à la roulotte et escroqueries. Ce sont donc au total trente-huit faits qui sont imputés aux membres de cette équipe « à tiroirs ». Car tous, naturellement, n’ont pas participé à l’intégralité de ces délits.

De cette bande essentiellement constituée de ressortissants portugais émerge toutefois une personnalité, celle d’une jeune Cournonnaise de 28 ans : Joana C. Sur Facebook, elle aime se mettre en scène dans des photos évoquant une ambiance de voyous.

Son appartement était l’auberge espagnole où chacun trouvait refuge plus ou moins durablement. C’est elle qui, selon le président du tribunal, semble être la « principale protagoniste ».

Très volubile, elle doit répondre de 28 délits, qu’elle reconnaît sans la moindre ambiguïté. « J’ai commis de graves erreurs. Mais elles appartiennent à mon passé. Je veux que tout soit réglé. Je veux payer mes dettes et, après, être tranquille avec mes enfants. »

Parmi les autres prévenus, six sont présents. La plupart reconnaissent les faits qui leur sont reprochés. Mais certains contestent ponctuellement avoir participé à tel cambriolage ou tel vol à la roulotte. Ce qui oblige le président à étudier les faits les uns après les autres. Laborieusement, dans une litanie de dates et d’adresses, les juges tentent de déterminer qui, ce jour-là, avait pris place dans l’Opel Corsa qui servait de moyen de transport à la troupe.

Heureusement pour le tribunal, les deux principaux mis en cause sont ceux qui se souviennent de leurs expéditions. Malheureusement, leurs souvenirs ne concordent pas toujours. Ce qui donne lieu a quelques échanges virulents à la barre.

Pour le parquet, l’enquête « méticuleuse » a permis de déterminer précisément l’implication de chacun des prévenus. Pour autant, la magistrate demande au tribunal de prendre en compte les évolutions positives des prévenus dans leurs parcours respectifs.

Pour Me Peggy-Anne Julien, avocate de la principale mise en cause, contre qui la peine la plus sévère a été requise, ces faits ont été commis sur une période de temps très courte. Ils répondaient à un contexte aussi particulier qu’éphémère. L’avocate demande aux juges de constater les efforts faits par sa cliente pour suivre un chemin vers l’insertion.

Le délibéré a été rendu mardi : Joana C. écope d’une peine de trois ans de prison, dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve. Deux de ses précédents sursis sont en outre révoqués. Les autres sont condamnés à deux ans de prison ferme ; deux ans dont un avec sursis et mise à l’épreuve et à deux ans de prison dont six mois assortis du sursis avec mise à l’épreuve.

Six prévenus ont été condamnés à des peines allant de 100 jours-amendes à 10 euros à trois mois de prison ferme et douze avec sursis.

Source La Montagne