Cusset : jugé aux assises de l'Allier pour tentative d'homicide volontaire

Le 19 août 2014, une bagarre sur fond d’alcool et de querelle sentimentale voyait un homme terminer en sang, grièvement blessé, sur le trottoir de l’avenue de Vichy, à Cusset.

Depuis ce mercredi matin, l’auteur présumé des coups de couteau, Pascal M., âgé aujourd’hui de 50 ans, comparait depuis ce mercredi devant la cour d’assises de l’Allier* pour donner sa version de cette soirée qui aurait pu prendre une tournure bien plus dramatique.

Ce jour du 19 août, à la nuit tombante, Pascal M. est accusé d’avoir fait un usage criminel d’un couteau, objets dont il avoue « faire la collection ». Alors qu’il se trouve ce soir-là chez lui, dans la cité HLM de Presles, un homme de 51 ans se présente à son domicile. Il veut avoir des nouvelles de son ex-compagne, dont il vient de se séparer. Il sait que la meilleure amie de celle-ci se trouve chez Pascal M. Il appelle donc chez ce dernier. Mais bien vite, la conversation tourne aux insultes et menaces entre les deux « rivaux » amoureux. Le locataire des lieux, lui aussi un ex-compagnon de la femme en question, intime à son interlocuteur de venir s’expliquer directement. Celui-ci s’exécute et se rend sur place. Il tape alors au carreau de l’appartement situé au rez-de-chaussée de l’immeuble. Avec insistance. Jusqu’à faire sortir Pascal M. de ses gonds. Celui-ci ouvre la porte et la bagarre éclate.

Dans des circonstances que cette première journée d’audience n’a pas vraiment permis élucider, cette violente dispute pousse les deux hommes, lourdement alcoolisés, jusque dans la rue. Des coups sont donnés. L’homme venu chercher une explication est sévèrement blessé : le crâne est ouvert, le bras et la main laissent apparaître de profondes plaies, le dos est entaillé. Il gît dans de grandes flaques de sang pendant que Pascal M. s’en retourne chez lui, avant l’arrivée de la police.

À la barre, l’accusé l’affirme : l’homme qui tapait à sa fenêtre « l’insultait et criait, j’ai juste voulu le calmer, sans penser que ça allait dégénérer ». Il nie aussi avoir été en possession d’un couteau, avant de dire qu’il ne « s’en souvenait plus » puis, finalement, qu’il en avait bien un ce soir-là. « Mais c’était juste pour menacer. Et si j’avais vu la gravité des blessures de la victime, j’aurais appelé les secours ». Pas franchement de quoi convaincre le président de la cour Etienne Fradin, pas plus que l’avocat général Éric Mazaud, se questionnant sur la capacité de l’accusé « à dire la vérité ».

Après une première journée marquée par l’absence d’un témoin clé (la femme avec qui les deux hommes avaient chacun eu une histoire), la parole sera donnée ce jeudi aux voisins, policiers et médecins légistes. Incarcéré depuis août 2014, Pascal M. encourt une peine de trente ans de prison.

(*) Initialement dirigée en correctionnelle pour violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours, l’affaire a finalement été renvoyée aux assises après appel de la partie civile.