La Souterraine : GM & S, ils reprennent le travail mais restent vigilants

Lundi, les GM&S reprendront le travail. Un geste, un signe mais pas une capitulation. La bataille n’est pas finie. La balle est maintenant dans le camp des constructeurs.

C’est un week-end comme ils n’en ont pas connu depuis longtemps : ce jeudi, les salariés de GM & S ne seront pas dans leur usine mais chez eux. En famille. La pression, elle, n’est pas complètement évacuée mais c’est relâche. Quatre jours de relâche avant de reprendre le travail.

Car ce mercredi, après la décision du tribunal connue (la prochaine audience à Poitiers aura lieu le 23 juin, la date limite de dépôt des offres est fixée au 7 juin, N.D.L.R.) et une assemblée générale pour décider de la suite des évènements, les salariés ont voulu montrer leur bonne foi. En déminant le site dès cet après-midi. En annonçant la reprise du travail pour lundi. Mais point d’emballement : « le mouvement est suspendu, pas arrêté ». Au sortir de l’assemblée générale, les représentants syndicaux l’ont martelé : « cette suspension n’altère en rien notre détermination. »

« On a pris le temps de la réflexion, explique Vincent Labrousse, délégué CGT. Pour nous, ce petit temps supplémentaire accordé par le tribunal peut permettre de faire évoluer les choses. On aurait préféré que la période d’observation soit prolongée de six mois, on n’est pas forcément satisfaits de n’avoir qu’un mois supplémentaire mais on est bien obligés de se plier aux décisions de la justice. On sait qu’il y a des repreneurs intéressés mais il faut que le chiffre d’affaires de PSA et Renault évolue : il faut qu’ils continuent à bouger. Néanmoins, les salariés ont décidé de suspendre le blocage du site. On va le déminer de manière provisoire mais il est clair que si rien n’avance, on le remine. » 

« Je rappelle quand même qu’avec 25 millions d’euros, on est loin du compte, enchaîne Yann Augras, représentant du personnel. Il en faut 40 et c’est largement atteignable. On a pris nos responsabilités en débloquant. Maintenant, au gouvernement de mettre la pression. »

Car, non, la pression ne retombe pas franchement. Lundi, les gars de GM & S reprennent le travail pour « montrer que dans la lutte, on a aussi de la réflexion et de l’intelligence, souligne leur avocat Maître Borie. Mais il faut qu’on arrive à nos fins : que le site vive et qu’il vive durablement. »  « On veut faire voir qu’on sait bosser, lance Patrick Brun, cégétiste. Mais il faut que dès lundi, le travail tombe et que le chiffre augmente. »